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Château de Viry

En décembre 1972, le conseil municipal donne au chemin départemental 29 - dans sa partie comprise entre le carrefour formé par les rues Francoeur, Félix Faure, du 8 mai 1945 et de l’autoroute du sud - la dénomination « avenue Marmont ». Considérée comme l’un des axes majeurs de Viry-Chatillon, l’avenue tient son nom du Maréchal napoléonien Auguste de Marmont qui possédait à l’époque le château de Viry.

Une des plus grandes propriétés

Cette propriété fut longtemps l’une des plus grandes de Viry-Chatillon. Située au pied de la côte sur le chemin départemental 29, elle a appartenu à des personnages illustres tels que Pierre Perrault (1641 - un des frères de Charles, le conteur), Antoine de Sartine (1789 - ancien ministre), puis Auguste de Marmont en 1805. Son épouse Hortense Perregaux, duchesse de Raguse, s’occupe dès lors de l’aménagement de la propriété. En 1806, elle achète une propriété contiguë au château, la ferme du Vieux Colombier. Pour relier ses deux domaines, la duchesse veut supprimer le chemin de Ris, qui les sépare, pour en tracer un autre à ses frais. En janvier 1810, elle fait donc l’échange d’un chemin avec la commune de Viry et décide de clore la propriété de murs et de faire construire le pavillon gothique, qui permet d’accéder au parc, à l’orangerie et à la serre.
Transformé plus tard en hôtel, le château est occupé entre 1942 et 1945 par le lycée Henri IV et souffre des bombardements. Suite à l’un d’entre eux, la serre est « soufflée » ; il n’en reste plus rien. En 1956, la propriétaire, Madame Libert Bechon, souhaitant construire trois immeubles collectifs, demande les autorisations nécessaires : le permis de démolir pour le château est accordé en 1959. L’orangerie et la serre ayant déjà disparu, les résidences du Château et Marmont peuvent être édifiées. Seuls subsistent désormais de la propriété le pavillon gothique et une partie de la ferme. Le parc, quant à lui, a été aménagé avec les lacs, le mini-golf et l’hôtel-restaurant.

L’homme

Fils d'officier de petite noblesse, il commence sa carrière militaire comme simple lieutenant lors des guerres de la Révolution. En 1793, lors du siège de Toulon, il s'attache au général Bonaparte et dans son sillage connait une ascension fulgurante : colonel en 1796, général de brigade en 1798, général de division en 1800 et général en chef de l'armée de Hollande en 1804.

En 1798, il épouse Hortense Perregaux. Ils n’auront pas d’enfants et se séparent après deux ans de mariage, suite aux absences répétées de Marmont et à son caractère d’enfant gâté. Néanmoins, il laisse une procuration à son épouse, afin qu’elle puisse agir en son nom, notamment en ce qui concerne la propriété de Viry-Chatillon.

Bonaparte, devenu entretemps consul puis empereur, le choisit pour des missions éloignées du théâtre principal des opérations militaires. C'est ainsi qu'il est envoyé à la tête d'une armée française en Dalmatie en 1806, dont il est nommé gouverneur général avant d'être fait duc de Raguse en 1808. En 1809, il participe à la campagne d'Autriche et sa victoire de Znaïm lui vaut d'être fait maréchal d'Empire puis gouverneur général des Provinces illyriennes.

Commandant l'armée du Portugal (1811), il est grièvement blessé lors de la bataille de Salamanque (1812), puis participe activement à la campagne d'Allemagne de 1813 et notamment à la bataille de Leipzig où il se distingue, puis à la campagne de France en 1814. Comme beaucoup de généraux français, Marmont se décide à abandonner Napoléon et entre directement en négociation avec l'ennemi pour lui livrer tout son corps d'armée et ainsi priver l'Empereur de toute capacité de riposte. Cette défection oblige Napoléon a abdiquer puis à se retirer sur l'île d'Elbe.

Avec le retour de Louis XVIII et la Restauration, Marmont est fait major-général de la Garde royale puis pair de France en juin 1814. Rejeté et méprisé par les bonapartistes qui voient ces nominations comme une récompense à sa trahison, Marmont est contraint de servir les Bourbons plus qu'il ne l'aurait lui-même souhaité. Il assiste impuissant au retour de Napoléon lors des Cent-Jours et doit s'exiler avec le roi Louis XVIII à Gand. Lors de la Seconde Restauration, Marmont se remet au service des Bourbons mais sans en recevoir d'avantages équivalents à ceux qu'il avait sous l'Empire. Peu à peu marginalisé et ruiné par des placements aventureux dans l'industrie, il en est réduit à solliciter auprès de l'Autriche la restitution de ses dotations de duc de Raguse pour maintenir un niveau de vie convenable.

Il reste toutefois major-général de la Garde royale et c'est à ce titre qu'il s'oppose en juillet 1830 à la Révolution de Juillet. Placé à la tête des armées royalistes de Paris par Charles X, il est chargé de mater la révolte. Au terme d'une bataille de trois jours avec les insurgés, Marmont est battu et doit évacuer la capitale, précipitant la chute des Bourbons et l'avènement du duc d'Orléans. Marmont décide de suivre Charles X dans son exil en Angleterre, puis en Autriche. Outre la répression sanglante de la Révolution de Juillet, personne en France n'a oublié sa trahison de 1814 en ces temps de retour en grâce de l'épopée impériale. Il finit ses jours en exil après avoir fait de nombreux voyages dont il publie les récits. Après sa mort à Venise le 3 mars 1852, son corps est rapatrié en France où il reçoit les honneurs militaires du tout nouveau second Empire. Mais la publication posthume de ses Mémoires en 1856 ravive les passions et il est de nouveau livré à la vindicte populaire.

Marmont résume ainsi sa vie dans ses Mémoires du Maréchal Marmont, duc de Raguse : « J'ai été placé, en peu d'années, deux fois dans des circonstances qui ne se renouvellent ordinairement qu'après des siècles. J'ai été témoin actif de la chute de deux dynasties. La première fois le sentiment le plus patriotique, le plus désintéressé, m'a entraîné. J'ai sacrifié mes affections et mes intérêts à ce que j'ai cru, à ce qui pouvait et devait être le salut de mon pays. La seconde fois, je n'ai eu qu'une seule et unique chose en vue, l'intérêt de ma réputation militaire ; et je me suis précipité dans un gouffre ouvert dont je connaissais toute la profondeur.
Peu de gens ont apprécié le mérite de ma première action. Elle a été au contraire l'occasion de déchaînements, de blâmes et de calomnies qui ont fait le malheur de ma vie. Aujourd'hui, je suis l'objet de la haine populaire, et il est sage à moi de considérer ma carrière politique comme terminée. »

Coordonnées

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Place de la République
91170 Viry-Chatillon
01 69 12 62 12
accueil@viry-chatillon.fr


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Du lundi au vendredi de 8h30
à 12h et de 13h30 à 17h30
Jeudi de 13h30 à 19h
Samedi de 9h à 12h
(service État civil)

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