Cérémonie commémorative du 8 mai 1945

Discours prononcé le 8 mai 2016

Monsieur le Président,
Monsieur le Conseiller départemental,
Mesdames, Messieurs les élus, Chers collègues
Messieurs les anciens combattants, Messieurs les porte drapeaux,
Mesdames, Messieurs les membres des associations patriotiques,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,

Il y a deux semaines nous rendions ensemble hommage aux victimes et héros de la déportation, aujourd’hui nous voici de nouveau réunis pour commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Ces deux moments forts de notre mémoire collective qui ont chacun leur place dans le panthéon de notre histoire, restent pourtant intimement liés.
Car au lendemain du 8 mai 1945, le monde et l’Europe en particulier sortait du conflit le plus inhumain que l’histoire de l’Humanité ait eu à endurer.
L’ombre qui avait recouvert quatre ans durant le pays des Lumières se dissipait pour laisser apparaître une plaie béante. La France pleurait ses morts au front, pleurait ses martyrs, victimes de la barbarie nazi, attendait le retour de ses prisonniers de guerre.

Depuis le 9 août 1944, l’ordonnance relative au rétablissement de la légalité républicaine sur le territoire continental avait ôté toute légalité au régime de Vichy et donné au gouvernement provisoire dirigé par le Général De Gaulle les pouvoirs pour redonner à la France toute sa place dans le concert des nations libres.
Une place qu’elle se devait de retrouver auprès des pays alliés, mais aussi devant son peuple. Réaffirmer l’autorité de l’Etat et de la République ne pouvait que s’exprimer par une douloureuse épuration qui se conclut par le procès et la condamnation à l’indignation nationale et à la peine de mort du Maréchal Pétain en août 1945, peine qui sera commuée par le Général De Gaulle en peine de prison à vie.

Le monde occidental ne sera plus jamais le même au lendemain du 8 mai 1945.
Plus jamais le même, car si le monde se divise en deux blocs Est et Ouest, les dirigeants auront tiré les enseignements du traité de Versailles, auront tiré les leçons de l’échec de la Société des Nations, sauront faire de l’ONU une instance de paix.
Plus jamais le même, car le monde industriel aura changé totalement de visage, la guerre aura permis de créer la production de masse, permettant au plus grand nombre d’accéder à de nombreux biens de consommation.

Plus jamais le même, car la médecine aura fait aussi un pas de géant, la médecine née au lendemain du conflit fera la ligature entre les anciennes pratiques et celles nées avec les antibiotiques, si décriés aujourd’hui, qui seront diffusés massivement dans le monde et sauveront des millions d’individus.
En France aussi, l’esprit de la Résistance donnera naissance à notre système unique de Sécurité sociale. Dans notre monde d’aujourd’hui où tout peut sembler parfois acquis, reconnaissons la grandeur et la grande humanité de notre protection sociale, où toute un peuple s’unit pour aider un individu que ce soit au titre de la sante, du chômage, de la vieillesse, de la grossesse ou encore au titre de l’aide aux familles, où les femmes eurent enfin accès au droit de vote. Après les horreurs nazis n’était-il pas logique pour ces hommes de chercher le meilleur dans un monde de paix ?
Le 8 mai 1945 mettait un terme à l’histoire la plus tragique de notre monde, et aujourd’hui plus que jamais, nous devons rendre hommage à tous ceux qui périrent sur Terre, sur mer ou dans les airs au nom d’un simple mot : Liberté.
Nous devons rendre hommage à ceux qui survécurent à l’horreur le plus abjecte et qui ont porté le même message de paix, les mêmes témoignages, le même cri : n’oubliez jamais !
Nous devons rendre hommage à ces femmes et hommes qui bâtirent ensemble un monde qui se voulait plus juste, plus tolérant, plus respectueux de la vie et des individus.
Nous devons rendre un hommage vibrant à l’esprit né sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale, un esprit que nous devons faire vivre, que nous devons porter et transmettre aux générations à venir.
Or, avons-nous failli ou baisser la garde pensant que la paix, relative, dans laquelle nous vivions ne serait jamais remise en question ?

La paix et la liberté ne méritent aucune faiblesse, et ce serait trahir nos anciens que de renoncer à leur héritage par lâcheté ou paresse.
C’est tous le sens de ces commémorations que de réaffirmer la force du témoignage de l’histoire au moment des pires tempêtes que nous pouvons traverser.
Le 8 mai 1945, le monde qui aspirait à la paix avait payé le prix du sang. 71 ans après, nous avons la lourde tâche de poursuivre ce combat.

Un combat que nous devons mener aujourd’hui dans une guerre que nous impose un ennemi sournois, déloyal, fourbe. Une lutte pour défendre notre pays et notre idéal républicain construit sur des valeurs communes, qui vont au-delà nos religions, nos idées politiques et philosophiques, nos origines, des valeurs qui sont inscrites dans l’article Premier de notre constitution et affirme notre République comme indivisible, laïque, démocratique et sociale.
Des valeurs qui portent le poids du sang et des larmes versés par ces millions de femmes et d’hommes victimes de la Seconde Guerre.

Nous avons le devoir de nous montrer à la hauteur du courage de nos glorieux aînés ! Ne trahissons pas l’esprit né du 8 mai 1945.

Vive la paix ! Vive la République ! Vive la France ! Vive Viry-Chatillon !